Les moines de Shaolin

Il y a 1500 ans, en l’an 495, suivant les ordres de l’Empereur Xiaowen, le monastère Shaolin a été fondé par le moine indien Ba Tuo au pied de la montagne sainte Songshan, dans des forêts étendues. Bao Tuo s’était concentré sur la traduction des théorêmes boudhistes, les “soutras”, en chinois.

30 ans plus tard, le moine indien Bodhidharma que les chinois appellent Ta Mo s’installe au temple pour développer une nouvelle forme de boudhisme qui demande des méditations statiques pendant des heures, voire des journées entières. Il médite neuf ans dans une grotte surplombant le temple. Pour garder un équilibre, il développe une technique respiratoire et d’autres exercices qui fondent les prémices des arts martiaux actuels.

Une nouvelle école philosophique est née: le boudhisme “chan”(zen en japonais).

Pendant les années prospères du temple, il y a environ 1300 ans, près de 1500 moines habitaient le monastère. Parmi eux, 500 moines combattants dont le rôle était de défendre le lieu contre les animaux sauvages et les bandits. Ils mirent au point une technique de combat nouvelle, la boxe shaolin, qui imite la gestuelle des animaux.

Cette école fonde la base de tous les arts martiaux actuellement connus. L’Empereur Lu Shimi de la Dynastie Tang, impressionné par ces nouvelles techniques, fit du temple une école spécialisée dans la formation des moines combattants. Mais jamais ces derniers n’acceptèrent de postes officiels dans l’armée impériale: les arts martiaux servant uniquement à la défense du monastère et à l’entraînement physique.

Pourtant, presque 1000 ans plus tard, les moines s’engagère auprès de l’Empereur Xingxi dans la défense de l’Empire. Mais leur soutien ne fut pas récompensé. Xingxi, craignant une insurrection des moines, fit brûler le temple et assassiner les combattants.

Les survivants, dispersés, se réfugièrent dans d’autres monastères et enseignèrent les arts martiaux pour subsister. Mais la technique Shaolin resta dans la clandestinité pendant près de 350 ans. Mais à aucun moment, les moines ne perdirent de leur influence politique, créant des alliances et groupes secrets tels que le “Lotus Blanc”, le “Pa Kup” ou le “Boxeur”.

Depuis la création de la discipline, plus de 172 différents exercices de boxe Shaolin ont été développés. 36 exercices internes et externes forment une combinaison, qu’on appelle les 72 arts martiaux manuels Shaolin.

En 1928, pour des raisons politiques, le monastère fut incendié une seconde fois et l’ensemble des textes fondateurs furent détruits. Mais les techniques et mouvements Kung Fu, pratiqués par un grand nombre d’adeptes, ne pourront plus jamais disparaître.

Depuis les années 80, le monastère jouit d’une reconnaissance mondiale. La génération des moines actuels s’attèlent à sauvegarder ces arts et traditions ancestraux et à en développer de nouveaux.